Une Vie plus Fruitée

13970302207437jpg_large

La Provence - 23rd February 2013

Quand Jean-Benoît Hugues, oléiculteur aux Baux-de-Provence, voit passer un avion au-dessus de sa tête, il ne peut s'empêcher de sourire. Car cet ingénieur en micro-informatique a bien connu ce rythme de travail stressant, lui qui a été à la tête d'une entreprise aux USA (Californie, Arizona et Montana) avant de se reconvertir au Moulin de Castelas. "Je n'avais que 23 ans quand les Américains ont cru à mon projet et mis à disposition un building et une équipe de développeurs. Je me suis accompli dans ce métier pendant des années, avant d'avoir besoin d'autre chose, envie de faire quelque chose qui me tenait vraiment à cœur.

C'est là qu'il a fallu transformer mon hobby pour l'huile d'olive en un vrai métier," explique ce quinquagénaire qui a investi le produit de la vente de son entreprise dans une dizaine d'hectares d'oliviers. Et qui conjugue aujourd'hui avec succès, tempérament provençal un brin excessif et mentalité angle-saxonne.
"Quand j'ai commencé, je ne connaissais rien en technique et c'est le système français qui m'a permis d'apprendre, de rencontrer d'autres professionnels, tout ça gratuitement! Mais c'est aussi l'état d'esprit d‘entrepreneur à l'anglo-saxonne et ma connaissance de cette mentalité qui me permet de gagner la confiance de mes clients étrangers : le Français se régale dans la production mais il faut savoir vendre aussi.


Quand nous avons commencé, nous croyions que nos 5000 litres d'huile d'olive allaient partir comme des petits pains... mais ce n'a pas été le cas. Depuis, nous avons diversifié au maximum nos productions (fruité vert, en bio ou pas et la nouveauté cette année: le fruité noir), obtenu l'AOC puis l'AOP et je m'investis beaucoup dans le syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de la Vallées des Baux car j'estime qu'il faut rendre ce que les professionnels m'ont apporté quand j'ai commencé." Celui qui aujourd'hui se sent "pacifié" grâce
au travail de la terre incite les gens à ne pas avoir peur de l'échec et à se lancer. Mais pas seul. "M'engager dans cette aventure avec mon épouse était essentiel" n'oublie-t-il pas de souligner.
A.Lu